En tant que lecteur assidu du blog et des lettres de Sésamath, vous êtes probablement bien au fait des outils et ressources qu'elle propose et de la philosophie qui l'anime. Mais Sésamath, pour ses membres, c'est avant tout une aventure humaine exceptionnelle. Nous aimerions mieux faire connaître la façon dont les membres ressentent leur "histoire d'amitié" avec l'association. Quoi de plus efficace que de leur donner tour à tour la parole pour nous raconter cela en toute simplicité ? Alexis Lecomte, professeur au lycée Maurois à Elbeuf, fait partie des quelques très productifs (qui a dit stakhanoviste ?) contributeurs d'E-beps. Merci à lui d'avoir accepté de se prêter le premier à ce jeu.
L'expérience Sésamath a démarré pour moi en mai 2005. J'enseignais à l'époque au collège de Pont de l'arche dans l'Eure où j'utilisais régulièrement la version réseau de Mathenpoche que je trouvais passionnante. Ses avantages sont reconnus par tous ceux qui l'ont testé ; le plus flagrant à mes yeux étant le temps d'activité des élèves, bien plus élevé que dans une séance classique.
Je recevais donc à cette période comme les centaines d'abonnés à la lettre hebdomadaire de l'association une invitation de la part de Sébastien Hache à poursuivre le développement du site internet ebep's laissé momentanément de côté, tout en se formant au logiciel utilisé, Flash. L'initiation à ce logiciel me tentait déjà, l'utiliser dans le cadre de mon travail au sein d'une association que j'appréciais me décida de suite (depuis, je n'ai jamais réussi à dire non à Sébastien...).
Le travail s'organisa autour d'une liste de diffusion regroupant des relecteurs, des formateurs sur le logiciel (les anciens développeurs d'ebep's) et des nouveaux inscrits. Bien que sceptique au tout début, j'ai bien vu que le rôle de nos experts relecteurs était essentiel (rien n'échappe aux yeux de ces yodas de la pédagogie, j'en ai d'ailleurs retiré beaucoup pour mon enseignement...). Après des débuts difficiles comme beaucoup (il m'a fallu un mois pour produire mon premier exercice corrigé), le rythme s'est accéléré avec l'habitude pour atteindre une centaine d'exercices corrigés avec animations. En octobre 2005, le CA de l'association m'a proposé de devenir 'membre actif' de l'association. J'ai accepté après m'être assuré que cela n'entraînait pas plus d'implication (...), et assistais à ma première assemblée générale de l'association à Lille en mai 2006. Ce fut pour moi très marquant de rencontrer autant de collègues passionnés. Le travail continua de plus belle au retour, et avec les projets des manuels Sésamath, on développa en parallèle d'ebep's les compléments interactifs (correction des exercices 'A toi de jouer', des qcms,...).
En septembre 2006, Yann Pozzar (relecteur d'ebep's et co-responsable de Mathenpoche) me propose de renforcer l'équipe des développeurs de ce logiciel pour terminer le niveau troisième. Un beau challenge à relever puisqu'il y avait 70 aides animées à réaliser en deux mois. Ce fut en flux tendu mais j'ai terminé dans les temps et rejoint ensuite mes camarades d'ebep's pour terminer également tous les chapitres, tout en poursuivant le travail entamé sur les compléments des manuels.
Mon implication dans l'association a naturellement diminué l'an passé lorsque j'ai eu ma mutation en lycée (en plus d'une deuxième fille et de travaux dans ma maison) mais ma passion est toujours présente. Les projets passionnants ne manquent pas : travail en commun avec des collègues de l'association pour produire des progressions originales (seconde et TS pour ma part) avec pourquoi pas en ligne de mire un Mathenpoche TS. Pour avoir eu des élèves deux ans de suite sur ce niveau, je suis persuadé de l'efficacité qu'aurait sur eux un tel logiciel. Il ne reste plus qu'à s'y mettre...
Alexis Lecomte
L'article le plus important de MathemaTICE dans ce domaine concerne le site Statistix, entièrement dédié aux statistiques et aux probabilités. C'est incontestablement le site de référence.
Ce site propose en effet de nombreuses ressources interdisciplinaires pour la classe, de l'école élémentaire au Lycée (jusqu'en BTS). Il cherche à introduire tout au long de la scolarité une culture statistique et une sensibilisation à la notion de probabilité. Voyez la richesse, la variété, la diversité d'origine et de niveau des ressources proposées.
N'hésitez pas à tester les animations et les simulations proposées par Jean-Paul Quelen.
Le tableur joue évidemment un rôle important dans les différents articles proposés par la revue.
L'auteur des statistiques à l’aide du tableur en troisième précise le but des activités proposées:
- programmer des formules de calcul (c’est l’un des objectifs du B2i),
- réaliser un graphique
- se rendre compte de l’intérêt d’écrire des formules plutôt que de compléter le tableau comme dans le cahier. C’est pourquoi une étape est de faire varier les données pour observer les conséquences.
Autre article, L’outil tableur, où, quand et comment ? propose des statistiques descriptives et expérimentales, ainsi que l'initiation au module graphique d'Excel.
Quelques expériences d’utilisation de l’ordinateur au lycée d’enseignement technique applique le tableur à la loi faible des grands nombres et à la loi d’échantillonnage (la méthode des moindres carrés est traitée avec Cabri II plus).
Ajoutons encore à propos de tableur l'illustration de la loi binomiale à l’aide d’un tableur et Stats sur un dé en trois cellules
C'est aussi l'occasion de découvrir le tableur Casenpoche et l'histoire de son développement.
Enfin, deux articles traitent (sans recours au tableur) l'un de Franc carreau, l'autre de l'approche statistique du nombre π
Un dernier mot : si vous voulez apprendre autrement les probabilités du premier cycle universitaire, c'est ici, ou plus précisément là, en fin de liste.
Ah! J'allais oublier les mystères statistiques du portail des IREMs. Je vous les laisse découvrir, car ils ne concernent pas que ce seul site...
Pour enrichir encore cette belle collection d'articles, le numéro 13 de MathemaTICE (Janvier 2009) aura comme thème Les probabilités/statistiques et les TICE. En voici l'appel d'offres : "Alors que l’étude des probabilités s’est invitée dans les nouveaux programmes de 3ème ainsi qu’en Lycée professionnel (à la rentrée 2009), il semble important de regarder quels sont les outils et les pratiques des TICE qui peuvent faciliter les apprentissages mathématiques dans ce domaine."
Vos propositions d'articles sont bienvenues. A vos claviers!
Parmi les différentes formes de mutualisation qui fleurissent ici et là sur le net, il en est une qui mérite d'être signalée ici : les blogs de maths.
Des collègues y notent quotidiennement, et ainsi partagent les découvertes concernant les mathématiques qu'ils ont pu faire en surfant sur internet. Cela peut être un site intéressant, une vidéo originale, une citation provocatrice ou percutante, la présentation d'un article ou d'un livre, l'annonce d'un évènement, l'évocation d'un mathématicien ou un simple clin d'oeil. Chaque jour reçoit, grâce à ces blogs, son lot de billets petits ou grands qui ensemble font vivre une certaine forme de culture mathématique. Le but n'est pas d'essayer de "faire passer" telle ou telle notion mathématique particulièrement délicate, il s'agit plutôt de construire un nouveau rapport aux mathématiques basé sur la beauté, la surprise, l'humour, mais aussi l'humanité ou le défi à relever.
Ce travail quotidien n'est pas encore vraiment reconnu, mais il mérite d'être salué. Alors citons quelques-uns de ces blogs qui ont déjà atteint une certaine maturité, c'est à dire plus d'un an : Le blog-notes mathématique du coyote depuis juillet 2005, les Inclassables mathématiques 2.0 depuis janvier 2006, Le blog mathématique d'ABC Maths depuis septembre 2006, Blog à maths depuis juin 2007. Avec une moyenne d'au moins un billet par jour et par blog, cela représente quelques milliers de billets.
Pour savoir ce qui motive ces collègues "mathonautes" qui s'adonnent à la "mathoscopie", je vous invite à lire ce billet "Des blogs de math : pour quoi faire ?" où le coyote retranscrit les réponses qu'il a obtenues en leur posant directement la question.
Les quatre blogs cités ne sont pas les seuls, le billet du coyote en recense une dizaine d'autres. Ce nombre n'est finalement pas encore très élevé mais il augmente régulièrement, et c'est une bonne chose.
Bruno K. de Blog à Maths
C'est une contradiction intéressante. Alors que Sésamath a toujours une multitude de projets sur le feu, il y a des dizaines de collègues qui, pour des raisons diverses, sont prêts à donner de leur temps pour contribuer eux aussi. Mais nombreux sont ceux qui ne savent pas comment faire, et ne font donc pas...
Si vous êtes dans ce cas là, ce billet a été écrit pour vous !
- En premier lieu, nous avons toujours besoin de relecteurs et de testeurs. Grace à Sésaprof et à sa rubrique avant-première, vous savez quels sont les projets en cours de conception et pour lesquels vos avis éclairés seront précieux. Actuellement, il s'agit essentiellement des cahiers et du manuel de 6ème, de la scénarisation de Mathenpoche 6ème et des livrets TICE de 2nde. Les commentaires sur les forums sont peu nombreux, alors que nous comptons beaucoup sur vous...
- Sur les projets cités, il est toujours possible de devenir contributeur et de participer à la rédaction. Il suffit de nous contacter par mail. Pour être utile sur les projets papier, il suffit de connaître un petit peu OpenOffice.org et de prendre un peu de temps pour comprendre notre organisation.
- Nous avons un très gros besoin de personnes ayant des compétences en Flash pour les compléments des manuels, EBeps et bien sûr Mathenpoche. Si vous savez un peu faire, vous pouvez devenir très rapidement précieux pour Sésamath.
- Pour faire de Sésaprof un lieu de riches échanges, il faut créer une dynamique. En contribuant sur le forum, en proposant des brèves sur des sujets d'actualité, vous participerez à ce mouvement.
Si l'esprit de Sésamath vous plaît, si vous estimez avoir beaucoup reçu et éprouvez l'envie de donner de votre temps, si vous voulez profiter de la formation et de richesse apportées par l'appartenance à une équipe de Sésamath, n'hésitez pas à prendre contact avec Sébastien ou avec moi.
Mathenpoche est actuellement l'un des projets les plus connus de Sésamath.De nombreux articles lui ont été consacrés . 450 000 élèves ont été inscrits l'an dernier par les professeurs de Maths sur les différentes versions réseau de Mathenpoche, et beaucoup plus d'élèves encore utilisent directement le site : www.mathenpoche.net
Avant d'essayer de décrire où va Mathenpoche, quelques éléments rapides sur son histoire. Le niveau 6e a été commencé en 2001. Les professeurs de Maths qui ont développé les premiers exercices se sont formés en avançant. Parallèlement au développement des exercices eux-même, une interface réseau a très tôt vu le jour, appelée « Mathenpoche Réseau »... Avec le recul, cette appellation n'est sans doute pas la meilleure possible. En effet, très vite « Mathenpoche Réseau » a accueilli tout autre chose que des exercices Mathenpoche... La prochaine version de cette interface aura pour nom « LaboMep » ce qui donne déjà une bonne idée de l'évolution de cette application.
En 2003 le niveau 6e est terminé puis le niveau 5e en 2005. L'année 2005 est importante car apparaissent alors les premiers outils ...enpoche : Tracenpoche, Instrumenpoche, Casenpoche...
Ces outils sont à la fois autonomes, mais ils peuvent aussi être insérés directement dans des exercices de Mathenpoche ou encore être paramétrés pour la version réseau. En 2006 et 2007, les niveaux 4e et 3e sont terminés, demandant une énergie considérable (qu'on aime ou non ce logiciel, on ne peut qu'être admiratif devant la passion de ses concepteurs). A cette époque, la version réseau est stable, très utilisée... et finalement tout aurait pu en rester là.
Oui, mais voilà... beaucoup de collègues se sont emparés de l'outil et ont saisi l'opportunité qui leur était donnée de pouvoir faire des demandes d'améliorations. Beaucoup sont même devenus de véritables experts de Mep. Après une fin 2007 où toute l'équipe souffle un peu, arrive l'heure des décisions, et ces décisions sont majeures : reprendre totalement le logiciel Mathenpoche d'un côté et la version réseau de l'autre : LaboMep. Deux équipes différentes se créent et se mettent au travail.
Si bien qu'à partir de ce moment-là et pour mieux comprendre l'avenir, il ne faut plus réfléchir sur un mais bien sur 2 outils complémentaires.
Quoi de neuf à attendre pour Mathenpoche dans les mois et années à venir ?
Tout d'abord un changement de modèle qui externalise les textes et les outils. Ce changement demande de reprendre la totalité des exercices, mais il permet :
- de faciliter incroyablement la traduction du logiciel dans d'autres langues, pour les classes bilingues mais aussi pour des possibles utilisations hors de France. Les premières traductions commenceront dès Novembre 2008.
- de bénéficier automatiquement des améliorations des outils externalisés.
- de profiter de toute l'expertise de développement accumulée depuis près de 7 ans.
Mais ce n'est pas tout. Mathenpoche profite aussi de la mise en place de Sésaprof pour devenir plus collaboratif encore. Ainsi, le niveau 6e (historiquement le moins bon de Mathenpoche) est revu de fond en comble et les scenarii sont élaborés collaborativement sur Sésaprof. C'est alors qu'une idée importante et essentielle voit le jour : développer conjointement un Mathenpoche CM2/6e pour enfin bénéficier d'un outil commun pour la liaison. Les premiers exercices sont déjà prêts et seront bientôt testables sur Sésaprof ! Par ailleurs l'équipe de développement s'agrandit, accueillant des professeurs des écoles et d'autres collègues de collège ou... de lycée.
Cette phase est par ailleurs propice à des échanges et collaborations avec des équipes de didacticiens.
Quoi de neuf pour Mathenpoche Réseau, inclus dorénavant dans LaboMep ?
L'interface a été totalement reprise et repensée en tenant compte d'une grande partie des demandes des utilisateurs. Beaucoup plus ergonomique et intuitive, elle permet de créer beaucoup plus facilement des activités autour de la géométrie dynamique ou du calcul mental (en lien avec Calcul@tice). Au niveau des contenus, elle peut accueillir bien d'autres choses que les exercices Mathenpoche : dans la sphère Sésamath (comme les manuels Sésamath, cahiers, ebeps,...) ou même en dehors pour peu que les outils soient libres et utilisables en ligne. LaboMep a par ailleurs été pensé pour se connecter avec les Espaces Numériques de Travail. Les premiers tests en grandeur réel débutent actuellement.
Autrement dit, l'année scolaire 2008-2009 est une année de transition et de tests avant une généralisation l'année scolaire suivante.
Professeur de mathématiques à la retraite, j'ai adhéré au GREF il y a deux ans.
Et en particulier à l'esprit de la charte que vous pouvez lire sur le site.
http://www.gref.asso.fr/
Nos objectifs sont modestes. Il ne s'agit pas, dans le cas d'une action aussi courte, de proposer une formation complète. Mais d'aider les collègues maliens à améliorer des pratiques que nous avons observées au cours de visites préparatoires fin 2007. Concrètement, après un "atelier pédagogique" d'une semaine où nous réfléchirons avec eux sur quelques défauts ou lacunes (cours magistral, rareté des contrôles, absence d'appel à la participation des élèves ...); sur leurs programmes et la manière de les traduire en leçons; nous les accompagnerons dans leurs établissements pour essayer de relancer les Comités Pédagogiques tombés en désuétude (qui peuvent être le moyen, par un travail en équipe, de travailler en collaboration). Nous accompagnerons également dans leurs classes ceux qui le souhaiteront.
Ce dispositif, qui a reçu l'accord des Inspecteurs généraux maliens, sera mis en œuvre avec leur concours.
Parce que les collègues maliens disposent de peu de moyens en livres, nous envisagions de les initier à la recherche de ressources pédagogiques sur internet. Ce ne sera pas possible cette année parce que la collectivité régionale responsable des lycées (comme en France) n'a pas été en mesure d'assurer la connexion des établissements. A la place, nous essayons de leur apporter des encyclopédies de type "encarta" sous forme de CD ou DVD.
D'autre part nous essaierons de leur fournir les contacts des réseaux que nous connaissons (sesamath, clionautes...) s'ils ont la possibilité de se rendre dans un cyber-centre.
Si le bilan de notre intervention est positif, elle se poursuivra l'année prochaine et s'élargira à d'autres disciplines (seules sont concernées pour 2008: lettres, hist-géo et maths).
Marie-Pierre Sion
mariepierre.sion@free.fr
C'est un enseignement mal aimé et largement méconnu en France. Y voir orienté un enfant est ressenti comme un échec sérieux par bien des familles. Mais c'est sans doute le domaine où les choses bougent le plus, où la rénovation pédagogique n'est pas un vain mot.
Mathematice ne s'y est pas trompé, en donnant à ces efforts un large écho, sans tabou.
Voyez le dossier du n° 5, Enseigner les Maths en Lycée Professionnel. Il précise le trait :
"On oublie trop souvent que les mathématiques sont bien présentes en Lycée Professionnel.
Les 4 articles de ce dossier montrent comment les enseignants de maths-sciences proposent des utilisations des TICE articulant la bivalence et la remédiation à l’échec scolaire. Il s’agit non seulement de rappeler ce qui se passe en lycée professionnel, mais aussi de s’en servir pour les autres niveaux."
En conclusion de son article Quelques expériences d’utilisation de l’ordinateur au lycée d’enseignement technique, Charles Manteaux précise le sens de sa démarche :
"Ces séances ont simplifié mes explications. Elles ont apporté une image concrète à des notions qui ne sont pas forcément faciles à aborder. A chacune d’entre elles, j’ai vu des étudiants réticents au cours magistral, « voir » ce que je voulais qu’ils comprennent. Ils ont perdu leurs appréhensions face à de nouveaux concepts et ont davantage participé. D’autres par contre furent hermétiques à l’écran et plus efficaces sur papier. Les démonstrations faites ensuite furent mieux acceptées. Mon enseignement m’est apparu plus efficace…"
On trouve les mêmes préoccupations (intéresser les élèves, les tirer de l'échec et de l'hostilité à l'égard d'une discipline hermétique) dans l'article TICE et fonctions en lycée professionnel . D'abord créer la confiance, convaincre les élèves que les maths leur sont accessibles. Les TICE bien utilisées sont à cet égard des outils de choix.
L'Expérimentation Assistée par Ordinateur (ExAO) a bien sûr toute sa place dans ce contexte. C'est pourquoi un article est consacré à la Création d’une salle ExAO dans un lycée professionnel du 93 , pour aider ceux qui souhaitent utiliser cette démarche à large échelle.
Le groupe lycée professionnel de l'IREM d ’Aix - Marseille s'est intéressé à l'usage des calculatrices formelles en classes de baccalauréat professionnel. Les auteurs écrivent en conclusion de l'article :
"Il semble que ce type d’outil ne peut se dissocier de la classe de mathématiques. Pris en charge suffisamment tôt dans les apprentissages, il peut s’avérer tout à fait pertinent. Malheureusement la calculatrice est encore perçue par la majorité des élèves comme objet « pour calculer » ; elle est donc, pour eux, éventuellement remplaçable par un téléphone !
Le fait de procurer un outil différent et approprié à nos élèves permet de casser cette représentation et d’amorcer une démarche qui permettra de faire des mathématiques et non plus de subir les mathématiques."
Sait-on qu'il existe en France un enseignement agricole? Et que là aussi Mathenpoche joue un rôle moteur? Axel Commeau nous introduit dans ce secteur méconnu.
Enfin, une dernière interrogation, qui engage l'avenir, dans l'article sur les Nouveaux référentiels de maths-sciences pour le bac pro 3 ans : quelle place pour les TICE ? Les auteurs plaident pour une utilisation intelligente et formatrice de ces outils, plutôt qu'un glissement vers leur usage mécanique, sans grand intérêt...
Les questions posées sont-elles vraiment différentes de celles qui agitent l'enseignement général?
Le site canadien Casmi (Communauté d'Apprentissages Scientifiques et Mathématiques Interactifs) propose chaque quinzaine quatre problèmes mathématiques ouverts de difficulté croissante à la sagacité des élèves francophones. Tout élève qui envoie une solution sur le site reçoit une réponse personnelle.
Voici, à titre d'exemple, un des problèmes de la quinzaine.
Le partenariat déjà ancien de Casmi et de Mathenpoche a été longtemps freiné par des aspects techniques. Ils viennent d'être résolus.
Le lien vers CASMI est désormais opérationnel depuis Mathenpoche réseau. Un clic sur l'icône de CASMI en page d'accueil donne accès à une page d'inscription la première fois, puis à une connexion automatique ensuite.
Il en est de même pour les élèves. Voici donc un accès facilité qui poussera (nous l'espérons vivement) de nombreux enseignants à proposer à leurs classes de se frotter aux problèmes du site canadien. Ils découvriront ainsi, en plus des problèmes stimulants proposés, une autre façon d'aborder les mathématiques.
Les deux sites présentent en effet d'incontestables complémentarités : Mathenpoche permet d'apprendre les mathématiques qui sont les outils de résolution des problèmes. Quant aux élèves canadiens, ils apprécieront la façon agréable d'apprendre (ou de renforcer) les bases des mathématiques que propose Mathenpoche.
Indépendamment de Mathepoche réseau, il est toujours possible d'utiliser Casmi en se branchant directement sur le site, pour une utilisation individuelle, en dehors de la classe par exemple.
Nous vous invitons à faire remonter les expériences d'utilisation de Casmi. Vos réactions permettront d'évaluer l'intérêt de ce partenariat et d'en proposer des évolutions.
Pourquoi ne pas en faire un article dans Mathematice?
C'est un sujet dont on parle finalement assez peu, bien trop peu. Nous, professeurs de Maths dans les collège et les lycées ou encore professeurs des écoles, connaissons-nous bien le travail de nos collègues dans les hôpitaux, les structures spécialisées ou dans l'aide à domicile ?
A titre personnel, je dois bien avouer que j'avais une idée assez vague de tout ça. Sésamath a ouvert depuis peu un espace dédié à l'enseignement des Maths à l'hôpital. En particulier une liste de discussion (encore à son tout début) commence à rassembler quelques acteurs pour essayer de mutualiser les expériences et les pratiques. Tout ce que j'y ai déjà appris me conforte dans l'idée que les collègues qui enseignent dans ces structures ont beaucoup à nous apprendre. C'est donc un immense plaisir que de leur donner ici la parole.
Lysiane Bondoux vient de passer plusieurs années à enseigner les Maths à des enfants hospitalisés ou malades dans le département de l'Aube. Elle nous parle de son expérience. Merci, tout simplement.
Je viens d'enseigner pendant 6 ans à des élèves déscolarisés pour cause de maladie ou d'accident, pour des durées allant de quelques semaines à 2 ans..
Ces années font partie des plus riches de toute ma carrière, du point de vue pédagogique et surtout relationnel.
Pourtant, c'est par hasard que j'ai découvert ce type d'enseignement.
Mon chef d'établissement (un LGT), m'a demandé d'aider une élève qui venait d'être hospitalisée longuement.
En fait, nous ignorions que 2 associations s'occupaient des enfants malades dans notre département :
une association de bénévoles et le SAPAD (service d'accompagnement pédagogique à domicile).
Ces 2 associations interviennent en complément du professeur des écoles qui dispose d'une salle de classe à l'hôpital.
Après un CLD, j'ai demandé et obtenu un demi-poste au SAPAD.
Fonctionnement du SAPAD
http://www.ac-creteil.fr/ia93/Pedagogie/SAPAD/Sapad.html
Ce site décrit bien le fonctionnement des SAPAD, mais les dotations en matériel dépendent de chaque section. Ici, les enseignants ont à leur disposition une petite médiathèque et des ordinateurs portables en nombre suffisant.
En pratique
Pour l'enseignant, la règle est de suivre, si possible, le cours fait dans la classe.
Mais certains élèves ne sont inscrits que "virtuellement" dans une classe dans laquelle ils n'ont jamais mis les pieds (ex les phobies scolaires...). Les contacts avec les établissements sont alors très réduits, voire inexistants.
L'enseignant fait cours là ou se trouve l'élève, à l'hôpital, dans les centres de rééducation fonctionnelle ou à domicile.
J'ai toujours été très bien accueillie par le personnel soignant, qui a fait tout son possible pour que les conditions de travail soient optimales.
Les élèves peuvent être classés en 2 catégories bien distinctes.
-ceux dont le suivi a une durée prévisible, ce qui correspond en général à des pathologies sans réelle gravité
-et ceux qui sont suivis pour une durée indéterminée, suites d'accidents de la circulation, maladies physiques ou psychologiques.
Pour les premiers, les parents craignent surtout que leur enfant ne redouble. Ils sont vite rassurés en constatant que les cours se déroulent normalement.
De plus, je n'ai jamais constaté de réels problèmes scolaires liés à l'état physique. Les logiciels de géométrie et d'algèbre permettent d'aider ceux qui ont des difficultés manuelles. J'ai toujours privilégié la relation directe avec leur professeur (par téléphone ou mail) ce qui m'a permis de leur faire faire les mêmes devoirs surveillés que leurs camarades. Leur retour en classe s'est passé en douceur. C'est la partie facile de notre travail !
Mais je me suis surtout occupée d'élèves à "durée indéterminée".
Pour ceux-ci le côté relationnel est très important. L'élève est fragilisé. Il faut absolument que le premier contact soit réussi. Il faut établir une relation de confiance et ne jamais oublier que l'élève, quel que soit son état, est un jeune comme les autres.
Bien entendu, certains d'entre eux n'aiment pas les mathématiques, cela allant jusqu'à des phobies scolaires dues à un rejet total de toute activité concernant la matière. Dur-dur !
Le chat de la famille ou autres animaux familiers, (j'ai même eu droit à une mygale..), m'ont souvent aidée à établir ce lien.
Ici encore, je me suis beaucoup servie de l'ordinateur et cela fonctionne !!! enfin presque toujours...Quand ce climat de confiance est instauré, c'est gagné. Il reste alors à pratiquer une pédagogie adaptée à chacun car je n'ai jamais retrouvé 2 fois le même profil.
Pour les collégiens, les documents de sesamath (avec ou sans connexion internet) sont une mine inépuisable.
Pour les lycéens, j'ai fait des cours "normaux", construits sous forme de dialogue dans les cas favorables. Comme on ne peut pas traiter un programme en 2h par semaine, il est indispensable que l'élève travaille également seul (exercices et cours), toujours en respectant sa pathologie. Dans cet objectif, j'ai essayé la formule Tp-cours. Cela prend beaucoup de temps pour un résultat mitigé.
Je ne peux passer sous silence la question qui m'a été le plus souvent posée : "as-tu des élèves gravement malades, qui risquent de mourir ?".
Oui, j'en ai eu 2, plus si je compte les élèves suicidaires. Un des 2 est décédé. Toute l'équipe SAPAD y a "laissé des plumes". Quant-à la 2ème, 8 ans après avoir eu une espérance de vie de quelques mois, elle se porte bien et vient d'intégrer une école de commerce sur concours HEC !
Bilan
J'aurais voulu pouvoir avoir des contacts avec d'autres enseignants afin de pouvoir échanger des documents pédagogiques et parler de nos méthodes de travail.
Mais, ce qui m'a le plus manqué, c'est l'aide d'un psychologue. J'ai certainement eu des paroles ou des attitudes malheureuses qui ont peut-être provoqué des dégâts. La bonne volonté ne suffit pas.
Notre action ne donne pas toujours des résultats spectaculaires, mais la plupart de nos élèves ont eu leurs examens (brevet et bac). Notre joie est complète lorsqu'ils peuvent retrouver une vie normale.
Plusieurs d'entre eux me donnent régulièrement de leurs nouvelles, de bonnes nouvelles. "
Voilà un site fait par des enseignants de plusieurs disciplines, pour les élèves et leurs familles. Un site complet et très riche pour préparer au mieux le brevet sous toutes ses formes !
www.capbrevet.net
Qui a réalisé ce site ?
Voici ce qu'on peut lire sur le site Capbrevet :
"Les Clionautes, WebLettres et Sésamath sont trois associations disciplinaires d'enseignants dont un objectif commun est de promouvoir l'utilisation des nouvelles technologies dans l'enseignement de leur discipline.
Ces trois associations partagent par ailleurs les mêmes valeurs de solidarité et d'échange dans une optique de service public et d'accès à tous.
Capbrevet est le premier fruit de leur partenariat."
Dans quel esprit a-t-il été fait ?
Voici l'extrait du message commun envoyé par les président(e)s des trois associations :
"Ce site, construit par des profs en exercices, s'adresse directement aux élèves et à leurs familles. Il est ouvert à tous, sans restriction et totalement gratuit.
Il témoigne d'une volonté commune de faire un accompagnement à la scolarité dans une démarche de service public, dans la continuité de ce qui se fait en classe : un accompagnement qui ne se fait pas contre ou à la place des enseignants, mais bien avec eux.
Capbrevet offre aux élèves et à leurs familles une FAQ déjà bien fournie pour poser toutes les questions qui les préoccupent. Il donne également accès aux annales des épreuves écrites et à des sites des référence pour les révisions. Mais Capbrevet, c'est aussi et surtout des ressources intéractives pour s'entraîner à l'épreuve du brevet, dans les trois disciplines. "
Comment faire la promotion de Capbrevet ?
Evidemment, ne pas hésiter à en parler partout... et pour ceux qui veulent distribuer un document à leurs élèves ou aux familles, le voici disponible au téléchargement !