Deux mois, déjà, que je dois écrire la fameuse suite de ce premier article sur les enseignants et le droit d'auteur. Désolé de vous avoir fait attendre.
Je vous laisse relire le début...
C'est fait ?
Bien...
Continuons donc le propos. Je vous parlais de photocopieuse. Si vous êtes exilé depuis plusieurs décennies sur une île déserte et que vous revenez seulement aujourd'hui à la civilisation, vous pensez probablement que c'est le moyen le plus courant de diffuser un texte ou une image. Si ce n'est pas votre cas, vous avez probablement remarqué qu'il y a tout un aspect dont je n'ai pas parlé : celui de la diffusion par voie numérique.
Tranquillement, cette manière de soumettre des documents à la sagacité des élèves fait son chemin, essentiellement dans deux directions.
Dans le cas de la projection en classe, où le public est contrôlé, le cadre est à peine différent de celui de la photocopieuse et on imagine aisément que le CFC peut gérer les droits des auteurs par contractualisation avec le Ministère de l'Education Nationale. Il en a bien été ainsi avec ces accords mais depuis le 1er janvier 2009, ils sont caduques et nous sommes à présent dans un certain flou.
Dans le cas de la diffusion via un réseau informatique, le contrôle du public qui a accès à la ressource est plus délicat. C'est d'ailleurs un des enjeux des Espaces Numériques de Travail (ENT). Grace à eux, un établissement peut par exemple acheter un manuel scolaire sous forme numérique et le mettre à disposition par l'internet à ses seuls élèves. par contre, il va de soi qu'un enseignant qui anime un blog de classe entièrement ouvert sur le web ne peut y diffuser une quelconque oeuvre protégée, car il la rendrait ainsi accessible à tous sans que l'auteur puisse garder le contrôle.
Bien dommage dans le sens où un tel blog peut être le lieu où on compile des ressources intéressantes, comme le fait Le Bateleur dans son blog.
Si on sort du cadre de la classe, pour ceux, comme les membres de Sésamath et les sympathisants, qui pensent que le web est une formidable opportunité d'échanges et de collaborations entre enseignants, le fait de ne pouvoir le faire autour de ressources pédagogiques est un frein qui peut être bien gênant. D'où la richesse de disposer de ressources sous licence libre.
MathemaTICE vient de publier le 15ème numéro, qui clôt sa troisième année de parution.
Il me semble intéressant de proposer aux visiteurs du blog de feuilleter la revue de façon transversale, au travers des billets parus depuis septembre 2009 sur Sesablog.
Revue publiée exclusivement en ligne, MathemaTICE a beaucoup échangé avec des revues sur papier, montrant la complémentarité des différents modes d'édition.
Elle a suscité de nouveaux auteurs et de nouvelles écritures.
Conçue et réalisée par voie collaborative, MathemaTICE relève les succès des communautés de pratique, sans illusions pourtant sur leur généralisation. Elle cherche aussi à comprendre la popularité de certains articles.
Tout en développant une sensibilité interdisciplinaire , la revue s'intéresse à des secteurs considérés comme peu prestigieux du système éducatif.
Elle a produit des dossiers (voir liste exhaustive) sur les TNI, la géométrie, les probas/stats, l'intérêt de la vidéo dans les publications mathématiques.
MathemaTICE a ouvert dès le début ses colonnes aux chercheurs, pour faire bénéficier les enseignants de terrain de leur expérience et de leurs réflexions.
Les thèmes des dossiers de l'année à venir sont publiés : les propositions d'articles sont accueillis avec intérêt et reconnaissance.
En attendant que LaboMEP soit mis à disposition des enseignants pour y faire travailler leurs élèves, Sésamath s'associe aux uns et aux autres pour effectuer un test de la partie élève de LaboMEP. Ce test se déroulera pendant les journées du lundi 22 et du mardi 23 juin et permettra à l'équipe de développement d'identifier des problèmes encore inconnus ou de mieux diagnostiquer des difficultés pour lesquelles un grand nombre de tests sont nécessaires.
À cette occasion, deux séances de révision seront proposées aux élèves volontaires (voir la constitution de l'une de ces deux séances dans l'image ci dessous). Ces séances se composent d'exercices Mathenpoche mais aussi d'autres ressources de Sésamath. En particulier, chacune de ses séances comporte un exercice à faire sur le cahier et plusieurs animations interactives.
Les professeurs, quand à eux, pourront programmer leurs propres séances (cliquer ici pour visionner une nouvelle vidéo de démonstration) et étudier leurs bilans dès l'automne de cette année.
Encore une fois, Sésamath se réjouit de pouvoir compter sur une large communauté de professeurs bénévoles, ceux-là même qui participent depuis des années maintenant à l'amélioration de Mathenpoche et de sa version réseau.
Qu'ils en soient remerciés !
Arnaud Rommens
Les manuels Sésamath, dont le petit dernier, du niveau 6e, vient de paraître, ont été construits et rédigés pour intégrer les TICE au cœur de l'enseignement.
Pour autant, aucun des ses auteurs ne croit que les TICE soient la baguette magique de la pédagogie et doivent remplacer tous les aspects de l'enseignement comme certains voudraient le faire croire.
C'est pour cette raison que ces manuels ont aussi intégré de nombreuses autres pratiques fécondes. Une de ces pratiques est la narration de recherche.
Narration de recherche ? Quézaco ?
Pour faire vite, disons qu'il s'agit de proposer aux élèves un problème demandant le plus souvent une prise d'initiative et de leur demander de raconter tous les méandres de leurs recherches. Par exemple, on peut trouver dans le manuel Sésamath 6e le sujet suivant :
En persuadant les élèves de raconter leurs déboires pour arriver à ce résultats précis, il y a fort à parier que ceux-ci vont rencontrer frontalement les difficultés inhérentes à ces définitions indispensables.
Pour accompagner l'utilisation des narrations de recherche dans la classe, Sésamath a prévu plusieurs outils :
Comme les TICE, les Narrations de Recherche (NR de leur petit nom) ne sont pas la panacée pédagogique. Cependant, outre leur intérêt comme outil de remobilisation des élèves en échec, de situation d'émulation pour les élèves les plus rapides et de travail préparatoire à la démonstration et à la rédaction, qui sont traitées dans le dossier déjà cité, elles ont aussi quelques atouts que seul le professeur peut apprécier :
Avec de plus dans Sésaprof les livres du professeur qui se construisent petit à petit et qui peuvent accueillir solutions, analyses et témoignages, on peut vraiment dire que Sésamath se met en quatre pour vous faire découvrir et échanger autour de cette pratique !
Voilà, Kidimath est désormais entièrement accessible pour les quatre niveaux du collège !
Sont disponibles : près de 2000 exercices intéractifs (Mathenpoche), l'équivalent de 4 manuels numériques au collège (les manuels Sésamath) avec leurs compléments, plusieurs centaines d'exercices corrigés par animation (les "A toi de jouer"), de nombreuses animations présentant les méthodes (aides Mathenpoche) mais aussi plus de 50 exemples de Devoirs Surveillés corrigés (pour certains par animation). Tout est accessible depuis un seul endroit (par chapitre), avec une liste de pré-requis ("je me souviens") pour faire le lien entre les notions.
Elèves, parents... ce site a été conçu pour vous, dans une perspective d'accompagnement à la scolarité.
Plusieurs jeux mathématiques sont également utilisables en ligne... en attendant très prochainement les ceintures de calcul mental, grâce au formidable travail réalisé par l'équipe de Calculatice !
Pour ceux qui veulent garder trace de leur parcours (partie scolaire ou jeux), il est possible de s'inscrire (inscription libre et gratuite).
Kidimath va continuer à s'enrichir et à s'améliorer dans les mois à venir.
Kidimath s'inscrit parfaitement dans la devise de Sésamath : "les mathématiques pour tous !"
Vous connaissez peut-être le logiciel intégré Xcas, permettant de faire entre autres choses du calcul formel, de la géométrie, du tableur formel, etc...
Il fait partie des logiciels utilisables pour l'oral de modélisation de l'agrégation externe de mathématique et est inclu dans la "CléAgreg".
Véritable "couteau suisse des mathématiques", son apparence austère éloigne parfois des utilisateurs qui voudraient profiter de sa puissance.
Xcas en ligne est un projet soutenu par Sésamath, actuellement en phase "beta". Il permet aux internautes d'exploiter partiellement XCAS à travers leur navigateur, sans l'installer sur leur ordinateur. Toutefois, c'est bien le moteur d'XCAS qui tourne sur le serveur.
Ce logiciel en ligne permet une prise en main plus simple qu'XCAS proprement dit. Un assistant donne accès à quelques fonctions pour les néophytes et l'orientation "Internet" de l'application permet de charger la documentation officielle d'XCAS dans l'espace de travail. L'exploitation de la norme MathML autorise une typographie parfaite des mathématiques, comme au tableau ! Xcas en ligne ne réclame pas de temps d'attente, ni pour le chargement du site, ni pour obtenir les réponses.
Plusieurs modules programmés par Jean Pierre Branchard sont à disposition des utilisateurs :
• La "console" permet d'entrer des instructions de manière basique comme sur une calculatrice formelle, par exemple factor(x^4-1).
• Le module de programmation permet à l'utilisateur de définir ses propres fonctions, qu'il peut ensuite exploiter dans tous les autres modules.
(noter que irem(a,b) désigne dans Xcas le reste de la division euclidienne de a par b)
• Un mini-tableur se prête à des feuilles de calcul formel avec affichage MathML, ce qui n'est pas le cas des tableurs du commerce !
• On peut dessiner des figures, tracer des courbes et concevoir des programmes de dessin (y compris des fractales avec un programme de dessin récursif). Un module spécial est dédié aux suites numériques (définies explicitement ou par récurrence).
• Un petit éditeur de textes est prévu pour la rédaction. On peut y incorporer des requêtes XCAS ainsi que leurs réponses et y importer le travail des autres modules.
L'utilisateur pourra enregistrer sa session sur son propre disque. De plus, une procédure de sauvegarde d'urgence par cookies évite de perdre son travail à cause d'une déconnexion intempestive.
Un navigateur réçent est nécessaire, mais en cas de doute, pas de problème, la page d'accueil du projet vous précisera tout cela...
De la bouche même des développeurs, on peut imaginer (traduisez : çà les botte, il le feront dès qu'ils auront le temps) que Xcas en ligne soit intégré à Labomep, le futur remplaçant de Mathenpoche-Réseau. Ainsi, il pourrait être possible pour le professeur de définir les paramètres d'un exercice à faire avec Xcas en ligne et de récupérer les résultats comme il est actuellement possible de définir un exercice utilisant Tracenpoche.
Enfin, Xcas et Xcas en ligne feront partie des logiciels sur lesquels s'appuieront les futurs "Livret TICE" 3e et 2e actuellement en préparation.
Jouer ainsi la complémentarité et l'imbrication des projets, c'est çà l'esprit Sésamath !
Après avoir publié de nombreux articles au sujet du travail collaboratif et des communautés de pratique, la revue MathemaTICE vient de consacrer un dossier complet à ce thème qu'elle juge essentiel.
Force est de constater (les statistiques de connexions sont sans pitié) que cet ensemble d'articles a reçu un accueil plutôt tiède de la part de nos lecteurs, comme s'ils ne se sentaient pas véritablement concernés par cette pratique pourtant souvent évoquée, de façon rituelle, dans le monde des TICE.
On ne peut que regretter le peu d'intérêt suscité par des réalisations pédagogiques qui apportent du sang neuf dans l'enseignement des mathématiques.
En voici trois exemples, développés dans ce dossier.
La résolution collaborative de problèmes au collège et au lycée, dont le sous-titre indique les intentions : Une initiation à la recherche dynamique, collective et originale
Deux classes travaillent sur le thème Mathématiques et développement durable
Ovidentia, un espace de travail collaboratif pour la classe
De même, n'est-il pas dommage de passer à côté de l'article qui relate la conception et la réalisation collaboratives des manuels de Sesamath, un phénomène considérable dans l'édition scolaire (300 000 exemplaires), par un groupe restreint de collègues organisés en communauté de pratique ?
Et de bien d'autres réalisations encore détaillées dans le dossier et qui dessinent les nouvelles facettes du métier d'enseignant ?
Tout se passe comme s'il y avait une forme de divorce entre un petit nombre de pratiquants, très efficaces pour pour créer ainsi, ensemble et à distance, des ressources souvent considérables (Mathenpoche, les manuels de Sesamath, MathemaTICE, les-mathematiques.net etc.) et une foule d'utilisateurs, peu désireux d'entrer eux-mêmes dans les processus de création que permettent les technologies.
Si cette tendance se confirmait, Sesamath finirait par devenir un colosse aux pieds d'argile. Cela pourrait aussi signifier que, contrairement aux discours politiquement corrects, le monde enseignant ne cherche pas vraiment à prendre son destin en main, ni à dialoguer en position forte avec les autorités académiques au sujet des contenus et des méthodes d'enseignement.
A moins qu'il ne recule devant le prix à payer. Dommage alors, car si les communautés de pratique sont exigeantes en temps et en implication personnelle, elles renouvellent aussi les contenus et l'intérêt du métier d'enseignant.
Sesaprof permet une entrée en douceur dans le travail collaboratif, au moyen (par exemple) du forum à propos du Livret TICE de Troisième. Participer à l'amélioration de ces fiches ne prend pas beaucoup de temps et n'engage pas pour une longue durée. Prudence cependant : vous risquez de prendre goût à cette forme de travail conviviale et d'y devenir accroc... Gare à l'addiction!
Nous en avions déjà parlé dans ce blog, le lancement du site Kidimath sera bien effectif le 30 Mai.
C'est un événement majeur dans la vie de Sésamath, fruit d'un long processus de maturation et de construction.
Dans Kidimath, on retrouve à la fois la convergence de nombreux projets (manuels, Mathenpoche, ebeps...) mais aussi l'illustration de la philosophie profonde de l'association : solidarité, intérêt général, service public.
Kidimath présentera 2 grandes parties pensées dans la complémentarité :
- D'abord une partie plus "scolaire", permettant aux élèves qui le souhaitent, mais aussi à leurs parents (et plus généralement toute personne qui veut refaire des Mathématiques au niveau collège), de réviser, s'entraîner, s'évaluer, comme l'illustre la vidéo ci-dessous :
- Ensuite des jeux mathématiques : jeux logiques, de calcul mental... avec par exemple la possibilité de passer ses "ceintures de Calcul mental", grâce aux situations développées par l'équipe de Calcul@tice dans le département du Nord (sous l'impulsion de l'IA 59). Espérons que cette partie "jeux" se développera encore dans les mois à venir. Tous ceux qui veulent y contribuer en apportant leurs idées ou leurs productions sont bien entendu les bienvenus.
Toutes les ressources de Kidimath seront accessibles, gratuitement, librement et sans identification.
Une identification sera toutefois proposée pour ceux qui voudraient enregistrer leur parcours et leur bilan dans Kidimath, mais aussi leurs résultats aux jeux proposés (par exemple pour passer ses ceintures de calcul mental).
Nous aurons évidemment l'occasion d'y revenir plus précisément encore dans ce blog.
Depuis sa création, l'association Sésamath (loi 1901) a toujours eu comme souci d'avoir une comptabilité la plus transparente possible, et c'est pourquoi le budget de l'association est publié en ligne chaque année.
D'où vient l'argent dont dispose l'association ? Qu'en fait-elle ?
En plus des chiffres bruts, une petite analyse s'impose.
Tout d'abord, il faut remarquer que les recettes de l'association (et corollairement ses dépenses) augmentent de façon considérable depuis sa création : 15 000 euros de recettes de 2005... et presque 230 000 euros en 2008. L'évolution est très nette.
D'où vient cet argent ?
A 91% les recettes proviennent des contrats d'édition sur les manuels Sésamath, cahiers Mathenpoche et CD Mathenpoche.
A titre d'exemple, à chaque fois que l'éditeur Génération5 a vendu un manuel Sésamath en 2008 au prix de 11 euros, Sésamath a touché 3 euros. Il ne s'agit pas de contrats de cessions de droits, puisque les contenus publiés sont par ailleurs libres de droit (quiconque peut les publier, sous réserve de respecter la licence) mais bien de contrats de co-édition : Sésamath donne accès gratuitement aux ressources numériques libres sur ses sites et fait la promotion des manuels papier correspondants.
A noter, que Sésamath a reçu pour près de 2000 euros de dons, venant essentiellement de particuliers. Qu'ils en soient remerciés. D'autres organismes comme Wikimedia se financent presque intégralement par les dons... Sésamath en est encore bien loin !
Pour quoi faire ?
Le graphisme suivant illustre les 4 grands postes des dépenses de Sésamath.
Sésamath est une association qui est née et se développe grâce à Internet... et n'a donc pas de locaux physiques. Mais comme les membres sont souvent très éloignés géographiquement, les déplacements et réunions occasionnent une partie importante des frais : ce n'est pas pourtant faute de camper très souvent chez l'habitant (ce qui ne manque d'ailleurs pas de charme), mais les prix des déplacements restent incompressibles... Sésamath a également investi dans du matériel informatique, essentiellement des serveurs et des ordinateurs portables.
Enfin, le poste de dépense principal concerne les salariés. En dépit de ses nombreuses demandes, Sésamath n'a jamais obtenu du ministère de l'Education Nationale la moindre mise à disposition ou heure de décharge. L'association a donc décidé de salarier certains de ses membres professeurs, sur le principe de la compensation de salaire. Depuis septembre 2008, Sésamath dispose ainsi d'un salarié à temps plein et de 5 salariés à mi-temps (faisant leur autre mi-temps comme professeur de Mathématiques dans l'Education Nationale). Ces salariés ont deux missions principales : s'occuper de la communication et la représentation de l'association (colloques, ..) et développer les outils permettant le travail collaboratif des bénévoles (Sésaprof, interface collaborative...) et la diffusion des ressources pédagogiques (Labomep, Kidimath...).
Les IREMs du Grand-Ouest et la CII Epistémologie et histoire des mathématiques organisent à Rennes, les 15 et 16 mai 2009, une rencontre dont le programme est particulièrement alléchant.
Voici les informations pratiques et le programme détaillé de ce colloque. Chaque session est décrite par un résumé.
On peut noter la part importante des technologies dans les activités proposées : des ateliers au sujet de Casyopée, de Wims, de Pairform@nce, de l'histoire et de l'enseignement des algorithmes, des démarches historiques revisitées au moyen de logiciels, ainsi que la conférence finale de Sébastien Hache.
Mais le programme aborde bien d'autres aspects de l'histoire et de l'enseignement des mathématiques.
Tout cela mérite réflexion. Et Rennes est une bien belle ville... à deux pas des côtes fleuries de mai. Un week-end prolongé, studieux et touristique en Bretagne?